Les quatre grands défis des Product Owners
En 2010, un groupe de chercheurs de Google a publié le cadre HEART, un outil permettant de suivre l’expérience des utilisateurs afin d’évaluer la satisfaction des clients et leur connexion émotionnelle. Le “H” tient pour “Happiness” ou Bonheur.
Depuis lors, le bonheur du client est devenu le symbole de la satisfaction et de la fidélité des clients. Il n’est donc pas surprenant que le Harvard Business Review ait publié en 2016 un article affirmant qu’un lien émotionnel avec vos clients est plus important que la satisfaction de ces derniers.
En appliquant ces principes à toutes les parties prenantes, nous nous rendons compte que les Product Owners ont le plus beau métier du monde. Ils se consacrent à maximiser le bonheur de leurs parties prenantes.
Cette tâche difficile, qui consiste à découvrir ce qui rend tout le monde heureux, est au cœur de l’appropriation du produit. Cette tâche se divise en deux parties : d’abord, comprendre ce qui rend les gens heureux, puis découvrir ce qui rend les parties prenantes heureuses.
Comprendre ce qui rend les gens heureux
En 2016, la Harvard Business Review a publié un article intitulé Elements of Value. Cet article résume les recherches menées par Bain & Co sur la manière dont les clients perçoivent la valeur.
L’article présente trente besoins différents, appelés “éléments de valeur”, que les clients peuvent prendre en considération lorsqu’ils prennent une décision d’achat. Chaque élément est détaillé de manière interactive chez Bain & Co.
Ces éléments de valeur donnent une idée de ce que les gens recherchent pour être heureux, depuis les besoins fonctionnels de base comme “gagner de l’argent” jusqu’à “avoir le sentiment de contribuer à la société”. Ils constituent un excellent modèle pour déterminer ce qui rend nos parties prenantes heureuses.
L’ouvrage de Chris Lukassen et Robbin Schuurman, Practical Product Management for Product Owner, fournit d’autres exemples d’application des éléments de valeur.
La recherche ne fournit pas seulement les éléments de la valeur, elle souligne également l’importance de comprendre les besoins des parties prenantes et le rôle critique qu’elles jouent dans le succès d’une organisation.
Découvrir ce qui rend les parties prenantes heureuses
Croire que nous savons ce qui rend les gens heureux est une erreur courante dans le secteur. En fait, les recherches du psychologue Dan Gilbert sur le bonheur ont montré qu’en tant qu’êtres humains, nous sommes très mal placés pour deviner ce qui rend les gens heureux, y compris nous-mêmes.
Voici quelques conseils pour vous aider à découvrir ce qui rend nos parties prenantes heureuses.
- Se connecter avec les parties prenantes
Dans son livre Continuous Discovery Habits, l’experte en produits Teresa Torres suggère que trouver ce qui rend les gens heureux est un cycle continu d’apprentissage. Elle préconise un flux continu de tests pour valider les idées et les hypothèses, en commençant par de simples conversations hebdomadaires. Par “conversations”, elle n’entend pas des “entretiens formels”, mais de véritables conversations au cours desquelles les parties prenantes racontent leurs histoires sur le produit.
En développant leur connaissance des éléments de valeur, les Product Owners deviendront plus efficaces pour les détecter dans ces histoires. Normalement, les créateurs peuvent également interagir avec vos utilisateurs, vos clients et vos producteurs. Tous peuvent bénéficier d’une participation potentielle à la conversation.
- Considérer le carnet du produit comme une liste de besoins à satisfaire
Souvent, le carnet du produit se compose de tâches et de fonctionnalités à créer. Cette façon de rédiger les éléments du carnet du produit suppose que nous comprenons les besoins de nos parties prenantes. Le danger est de construire une solution qui ne correspond pas au problème.
En définissant votre travail comme des besoins, nous pouvons orienter la conversation autour des questions suivantes : “Comment la résolution de ce besoin rendra-t-elle notre partie prenante plus heureuse ?” et “Quel est l’élément de valeur ciblons-nous avec ce travail ?”.
Ainsi, lorsque vous recevrez une demande de fonctionnalité de la part d’une partie prenante, votre instinct vous poussera à faire de la rétro-ingénierie afin de trouver la raison de cette demande.
- Éviter les “pourquoi”
Bien que nous nous efforcions de comprendre les raisons qui sous-tendent les décisions et les histoires de nos parties prenantes, la question “Pourquoi” est souvent inefficace. Par exemple, si une partie prenante présente une demande de fonctionnalité, demander “Pourquoi ?” peut conduire aux réponses “parce que je peux” ou “parce que c’est mon travail”. Dans ce cas, il est préférable de poser des questions plus pertinentes, telles que :
- Pour quelles raisons pensez-vous que c’est une bonne idée ?
- Comment saurons-nous si votre idée est un succès ?
- Comment cela nous aidera-t-il à atteindre notre objectif produits ?
- Que se passerait-il si la fonctionnalité n’était pas développé ?
- Attention aux stéréotypes
Nous utilisons parfois des stéréotypes pour gagner du temps. Malheureusement, ils peuvent aussi nous empêcher de voir la vérité. Pour être efficaces, les Product Owners doivent rester libres de tout jugement. Par exemple, nous pouvons croire que les producteurs recherchent toujours un retour financier élevé sur leur investissement, alors qu’ils peuvent avoir d’autres motivations telles que la reconnaissance, l’ambition ou l’atténuation des risques.
Défi 3 : Comment savoir si nos parties prenantes sont plus heureuses ?
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